La plupart des essences d'arbres ne sont absolument pas tolérantes à un élagage sévère. La mort de l'arbre peut être alors immédiate.
La mortalité du sujet peut ainsi venir quelques mois après l'intervention, et pour plusieurs raisons :
- La mise en lumière brutale : on peut comparer le feuillage d'un arbre à un parasol, en enlevant cette protection aussi soudainement, on expose l'écorce à des risques de coups de soleil dont les effets peuvent être fatals.
- Les risques pathologiques : un arbre est un "système fermé", des coupes de gros diamètres sont autant d'entrées aux attaques pathogènes (champignons et insectes).
- Le risque de rupture de branches : la faiblesse mécanique due à un élagage sévère fragilise la structure de l'arbre. Les branches ne sont plus ancrées dans l'arbre, mais juste collées, les branches qui cassent sont à moyen terme plus fréquentes et l'abattage est alors l'unique solution.
- La dangerosité : La plupart des personnes qui étêtent leurs arbres le font par souci de sécurité. Il est vrai que les premières années qui suivent cette taille les risques de ruptures des branches sont réduits, mais à moyen terme ce n'est plus le cas.
En effet, la compétition engendrée entre les rejets, associée au fait que le lieu d'ancrage de ces rejets est devenu une partie nécrosée, engendre une énorme faiblesse mécanique.
Les ruptures de branches sont alors statistiquement plus fréquentes que sur un arbre en port libre (respect de la structure de l'arbre).
Le prix :
Un arbre ayant subi un élagage sévère devient un être vivant en mauvaise santé.
Pour conserver l'arbre, les futures opérations de taille devront être plus fréquentes que sur des arbres en port libre.
De plus, un arbre sain et en bonne santé a plus de valeur qu'un arbre mutilé, inesthétique et dangereux.
En cas de mortalité se rajoute le coût d'abattage et de plantation pour remplacer le sujet.
En conclusion, lorsque l'on parle d'étêtage, on parle de mauvaise gestion financière et esthétique
La raison :
Si le but recherché est de contrôler le volume du houppier (la taille) ou la hauteur de l'arbre, ce n'est pas une solution.
Le système aérien et le système racinaire sont proportionnels. Le fait d'enlever une grande quantité de branches crée un déséquilibre que le végétal compensera en recréant son houppier le plus vite possible. Pour ce faire, il mettra toutes ses ressources énergétiques dans les repousses, qui seront très vigoureuses et l'arbre retrouvera à court terme la même hauteur.
L'esthétique :
On peut discuter longtemps sur ce qui est beau ou pas. Mais on fait difficilement moins élégant et plus triste qu'un arbre mutilé.
Les arbres sont des êtres vivants qui méritent le respect et une approche plus professionnelle pour trouver un compromis entre vous et lui.
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